Actualités of Monday, 23 July 2018

Source: camer.be

Ambazonie: Titus Edzoa fait des propositions et interpelle Paul Biya

Pour Titus Edzoa, seul Paul Biya a la solution Pour Titus Edzoa, seul Paul Biya a la solution

L’ancien conseiller spécial de Paul Biya a en effet expliqué le 17 juillet dernier au cours d’un entretien accordé à la chaine de télévision privée Canal 2 international que : « Le problème qu’on a dans les régions anglophones n’est pas un problème de bilinguisme. Ce serait avoir la myopie des choses.»

Le natif de Bonabéri - Douala a ajouté : « A mon avis, c’est un problème que je peux articuler en trois aspects : l’aspect culturel, l’aspect historico-juridique et l’aspect socio-politique.» Une crise qu’il qualifie par ailleurs de « grave », de « sécession de faite » ou encore de « guerre civile ».

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L’ancien Secrétaire général à la Présidence de la république a lancé une pique à l’endroit du gouvernement en ces mots : « En tant que homme d’Etat et en tant que citoyen, j’ai la certitude que cette crise pouvait être évitée. […] tout pays connaît des crises. Et lorsqu’une crise survient il faut tout faire pour la juguler.» Titus Edzoa a ajouté qu’aucune crise ne saurait être jugulé par la force « mais par l’ouverture des consciences, par l’explication de la crise afin qu’on puisse trouver des solutions idoines ».

Les anglophones rejettent l’assimilation

L'ancien élève de l'école St-Jean Bosco au quartier New-Bell et du collège Liberman à Akwa, Titus Edzoa, a enfin indiqué que l’évolution politique du Cameroun a consisté à marginaliser les anglophones qui « se sentent assimilés parce qu’on a oublié tout le processus historique»

Titus Edzoa a révélé qu’il n’est pas un adepte du fédéralisme : « je suis plutôt pour une décentralisation et je me refaire au titre 10 de notre constitution en ses articles 55 à 62.» S’il y avait eu un décret d’application tel que prévu en 1996 à la suite de la révision constitutionnelle on n’en serait pas là a expliqué Titus Edzoa.

La solution revient à Paul Biya

L’on se souvient que depuis l’entame de la crise en 2016, plusieurs missions gouvernementales envoyées dans les régions anglophones ont échoué à ramener la paix. Titus Edzoa invite désormais Paul Biya à mettre personnellement sur pied un dialogue national qui concerne tous les camerounais, car « un problème comme celui-ci ne peut pas se gérer par procuration » a relevé Titus Edzoa qui soutient :« je souhaite vivement qu’il (Paul Biya, ndlr) le fasse sans délai» et sans exclusive.

Prisonnier politique

Pour rappel, Titus Edzoa, 73 ans, avait démissionné du gouvernement le 20 avril 1997 alors qu’il occupait le poste de ministre de la santé. Il nourrissait alors l’ambition de devenir chef de l’Etat et déclara sa candidature aux présidentielles de 1997. Mais cette candidature contre son mentor Paul Biya fut très mal appréciée par ses anciens acolytes du sérail tel que Amadou Ali (SG de la Présidence et Secrétaire d’Etat à la défense), Edouard Akame Mfoumou (ministre des finances) ou encore Edgard Alain Mebe Ngo’o alors préfet du département du Mfoundi.

Selon les informations exclusives de la rédaction de Camer.be Louis Tobie Mbida alors Président du Parti des Démocrates Camerounais (PDC) proposa à Titus Edzoa de quitter le Cameroun pour échapper au rouleau compresseur du gouvernement. Ce dernier refusa l’offre de Tobie Mbida.

Grâce présidentielle

Quelques jours plus tard soit le 3 juillet 1997, Titus Edzoa fut arrêté, condamné à 15 ans de prison et incarcéré au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED). Il était accusé de détournement de fonds publics tout comme Michel Thierry Atangana, un ingénieur financier et homme d’affaires franco-camerounais présenté comme son futur directeur de campagne.

Après 17 ans de détention (1997-2014) Titus Edzoa et Michel Thierry Atangana seront finalement libéré à la suite d’un décret présidentiel signé par Paul Biya devenu effectif le 24 février 2014.